CHAPITRE III

Une histoire palpitante… et un nouvel ami

 

 

LES trois enfants dévisagèrent Claude avec des yeux ronds d’étonnement.

Claude soutint leur regard sans broncher.

« Que veux-tu dire ? questionna finalement Mick. L’île de Kernach ne peut pas t’appartenir. C’est une plaisanterie.

— Mais non. C’est la pure vérité, répondit Claude. Tu n’as qu’à demander à maman… Et si tu ne crois pas ce que je dis, je ne t’adresserai jamais plus la parole. Je ne mens jamais. À mon avis, il faut être lâche pour ne pas dire la vérité… et je ne suis pas lâche. »

François se rappela que tante Cécile avait affirmé que Claude était d’une franchise à toute épreuve. Il considéra sa cousine tout en se grattant la tête d’un air perplexe. Se pouvait-il vraiment que son incroyable affirmation fût vraie ? « Bien sûr, dit-il, nous te croirons si tu dis la vérité. Mais avoue que cette histoire semble bien extraordinaire. Les enfants de notre âge n’ont pas coutume d’être propriétaires d’îles, même quand il s’agit d’un simple petit îlot comme celui-ci.

— Ce n’est pas un simple petit îlot ! protesta Claude, farouche. C’est une île adorable. On y trouve des lapins aussi apprivoisés qu’ils peuvent l’être… et aussi de gros cormorans qui se posent de l’autre côté… et également des centaines de mouettes qui nichent là-bas. Le château lui aussi est magnifique, encore qu’il soit en ruine.

— Tout cela me paraît très excitant, coupa Mick. Mais comment se fait-il que l’ensemble t’appartienne, Claudine ? »

Claude le foudroya du regard et ne répondit pas.

« Excuse-moi, dit Mick, désireux de rattraper sa maladresse. Je ne voulais pas t’appeler Claudine… Je voulais dire « Claude »…

— Continue, Claude,… explique-nous comment cette île peut être à toi ! » demanda François en passant son bras sous celui de sa maussade petite cousine.

Celle-ci se dégagea d’un geste brusque. « Ne fais pas ça, dit-elle. Je ne suis pas encore certaine que je deviendrai votre amie.

— Bon, bon, grommela François qui commençait à perdre patience. Soyons ennemis alors ou ce qu’il te plaira d’être. Peu nous importe. Mais nous aimons beaucoup ta mère et nous ne voulons pas la peiner en lui laissant supposer que nous ne nous entendons pas avec toi.

— C’est vrai ? Vous aimez maman ? demanda Claude dont le regard bleu et étincelant s’adoucit un peu. N’est-ce pas qu’elle est adorable ? Allons… très bien… je vais vous dire comment il se fait que le château de Kernach m’appartient. Tenez, asseyons-nous ici, dans ce coin où personne ne pourra nous entendre. »

Tous quatre s’installèrent sur le sable de la plage. Claude tourna son regard du côté de l’île qui se dressait telle une sentinelle au milieu de la baie.

« Voici l’histoire ! commença-t-elle. Au temps jadis la famille de maman possédait presque toutes les terres de ce pays. Puis nos ancêtres furent ruinés et se trouvèrent dans l’obligation de vendre presque tout leur patrimoine. Cependant ils conservèrent cette île, d’abord parce qu’ils y étaient très attachés, et ensuite parce que, avec le temps, le château s’était en partie effondré et qu’il ne trouvait plus acquéreur.

— C’est curieux tout de même que personne n’ait désiré acheter une jolie petite île comme celle-ci ! s’écria Mick. Moi, je l’achèterais tout de suite si j’avais de l’argent.

— De tous les biens que possédait jadis la famille de maman, continua Claude, il ne nous reste plus que la Villa des Mouettes où nous habitons ; une ferme située dans les environs, et enfin l’île de Kernach. Ma mère m’a promis que lorsque je serai grande l’île serait à moi. Elle a ajouté que je pouvais déjà la considérer comme mienne. Comprenez-vous maintenant qu’elle m’appartienne ? C’est mon île à moi et je ne permets à personne d’y aborder sans ma permission. »

Ses trois cousins la dévisagèrent en silence. Ils croyaient sans restriction ce qu’elle venait de dire, car c’était évidemment la vérité : Mais quelle drôle de chose de posséder une île à soi ! Ils auraient bien aimé être à la place de Claude !

« Oh ! Claudine… je veux dire Claude ! s’écria Mick. Tu en as de la chance ! Cette île est si jolie ! J’espère que nous compterons bientôt parmi tes amis et que tu nous emmèneras là-bas un jour. Tu ne peux imaginer à quel point cela nous ferait plaisir.

— Ma foi… ce n’est pas impossible », concéda Claude, tout heureuse de l’intérêt qu’elle avait suscité. « Je vais y réfléchir. Je n’ai encore jamais emmené personne au château, bien que plusieurs garçons et filles des environs me l’aient souvent demandé. Mais comme ils ne me plaisent pas, j’ai toujours refusé. »

Cette déclaration fut suivie d’un petit silence.

Le regard des quatre enfants était fixé sur la petite île que l’on apercevait au loin. Comme la marée achevait de descendre, l’espace liquide séparant l’île de la terre avait considérablement diminué et Mick demanda soudain s’il n’était pas possible de traverser en pataugeant dans l’eau.

« Non, répondit Claude. Comme je vous l’ai dit, on ne peut aller à l’île qu’en bateau. Elle est plus éloignée qu’elle ne le paraît et l’eau est très très profonde. De plus, mon domaine est entouré de brisants. Il faut savoir exactement où se faufiler ? sans quoi on risque de s’échouer dessus. Toute la côte est dangereuse par ici. Il y a quantité d’épaves dans le coin.

— Des épaves ! s’écria François dont les yeux se mirent à briller de plaisir. Si je te disais que je n’en ai jamais vu de ma vie ! Peut-on en apercevoir quelques-unes ?

— Certaines ont sombré trop profondément. D’autres ont été enlevées. En fait, il n’en reste qu’une seule, de l’autre côté de l’île. On peut distinguer le mât cassé à condition de s’arrêter juste au-dessus. Encore faut-il que ce soit par mer calme et que l’on ait de bons yeux. Cette épave, elle aussi, m’appartient. »

Pour le coup, les enfants eurent du mal à croire Claude. Mais elle insista :

« Si, si, cette épave est à moi. Il s’agit d’un bateau ayant appartenu à l’un de mes arrière-arrière-grands-pères.

Je crois qu’on appelle ça un trisaïeul. Ce navire transportait de l’or – de grosses barres d’or – et il a sombré au large de l’île de Kernach.

— Ooooh… et qu’est devenu l’or ? demanda Annie, follement intéressée.

— Personne ne le sait, avoua Claude. Je suppose qu’on a pillé l’épate et qu’il a été volé. Bien entendu, on a envoyé des scaphandriers pour se rendre compte, mais aucun n’a jamais pu découvrir la moindre parcelle d’or.

— Sapristi, quelle histoire passionnante ! commenta François. Et que j’aimerais jeter un coup d’œil à cette épave !

— Eh bien… nous pourrions peut-être y aller cet après-midi, au moment de l’étale, dit Claude. La mer est calme et l’eau très transparente aujourd’hui. Certainement, dans ces conditions, nous pourrons apercevoir le navire englouti.

— Quel bonheur ! s’écria Annie. J’ai toujours passionnément désiré voir une épave en chair et en os ! »

Les trois autres éclatèrent de rire.

« En fait de chair et d’os, ne te berce pas trop d’illusions, ma fille ! ricana Mick. Tu verras plutôt du bois pourri et du fer rouillé… Et à présent, Claude, si nous nous baignions ?

— Il faut d’abord que j’aille chercher Dagobert, déclara Claude en se levant d’un bond.

— Qui est Dagobert ? s’enquit Mick.

— Êtes-vous capables de garder un secret ? demanda Claude. Un secret que mes parents ne doivent pas connaître…

— Bien sûr ! Dis-nous vite ton secret. Nous serons muets comme des carpes, assura François.

— Dagobert est mon plus grand ami, expliqua Claude. Je ne pourrais pas vivre sans lui. Mais papa et maman ne l’aiment pas, ce qui m’oblige à le voir en cachette. Je vais le chercher…»

Elle s’éloigna en courant et se mit à gravir à toute allure le sentier de la falaise. Ses cousins attendirent son retour. Ils songeaient que Claude était bien la plus étrange fille qu’ils aient jamais connue.

« Qui diable peut bien être ce Dagobert ? murmura François d’un air intrigué. Sans doute quelque petit pêcheur que les parents de Claude ne désirent pas lui voir fréquenter. »

Étendus tout de leur long sur le sable fin, les trois enfants continuèrent à attendre patiemment. Soudain, ils entendirent la voix claire de leur cousine derrière eux.

« Viens vite, Dagobert ! Viens vite ! »

Ils se redressèrent pour voir à quoi ressemblait Dagobert mais, au lieu du petit pêcheur qu’ils s’attendaient à trouver, ils aperçurent un grand et gros chien sans race définie, pourvu d’une queue qui n’en finissait pas et dont l’énorme gueule semblait vraiment rire. L’animal, visiblement fou de joie, bondissait autour de Claude. La petite fille rejoignit ses cousins en courant.

« Je vous présente Dagobert, dit-elle. N’est-il pas magnifique ? »

Comme chien, il faut l’avouer, Dagobert n’avait guère droit à un qualificatif aussi élogieux. Ses proportions étaient loin d’être parfaites. Il avait une tête trop grosse, des oreilles trop pointues, une queue trop longue et il était absolument impossible de déceler à quelle espèce en particulier cet être étrange appartenait. Mais c’était un animal si comique, si gauche d’allure, si plaisant et d’un comportement si amical que les trois jeunes Gauthier se mirent à l’aimer dès le premier coup d’œil.

 

« Quel bon gros toutou ! s’exclama Annie qui, pour sa peine, reçut un coup de langue sur le nez.

— Oui, il m’a l’air d’une brave bête ! » renchérit Mick en donnant une tape amicale à l’énorme chien qui lui fit immédiatement mille fêtes.

« J’aimerais bien avoir un chien comme ça », dit à son tour François qui adorait les animaux et avait toujours désiré posséder un compagnon à quatre pattes. « Tu sais, Claude, il est vraiment sympathique. Tu dois être fière de lui ! »

La petite fille sourit et l’expression de son visage changea alors du tout au tout. Sa figure était illuminée et embellie par ce sourire. Elle se laissa tomber sur le sable et Dagobert s’assit à son côté, lui donnant autant de coups de langue qu’il le pouvait.

« Je l’aime énormément, confessa-t-elle. Je l’ai trouvé un jour sur la lande, alors qu’il n’était encore qu’un petit chien d’un an et je l’ai ramené à la maison. Au début, maman l’aimait aussi, mais quand Dagobert a été grand il a commencé à faire des sottises.

— Quelle sorte de sottises ? demanda Annie, très intéressée.

— Eh bien, il a pris la vilaine habitude de mâchonner tout ce qu’il trouve, expliqua Claude.

Il s’est mis à mordiller tous les objets qui lui tombaient sous la dent : une couverture neuve que maman venait d’acheter, son plus joli chapeau, les pantoufles de papa,… certains de ses papiers, et quantité d’autres choses. Et puis, il aboyait. Je ne déteste pas l’entendre donner de la voix, mais papa s’est montré d’un autre avis. Il déclare que des aboiements pareils lui portent sur les nerfs. Chaque fois que Dagobert aboyait, papa le battait, moi je me mettais en colère et papa se fâchait contre moi.

— Il te donnait la fessée ? demanda Annie. Oncle Henri a l’air tellement sévère ! »

Le regard de Claude s’égara sur les eaux de la baie. Son visage avait repris son expression maussade.

« Peu importe, dit-elle. Ce n’est pas ce qu’il y a eu de pire… Mais un jour papa a déclaré qu’on ne pouvait garder plus longtemps Dagobert à la villa. Maman lui a donné raison : il fallait me séparer de mon chien. J’ai pleuré plusieurs jours durant… et pourtant, vous savez, ce n’est pas dans mes habitudes. Les garçons ne pleurent jamais et moi je suis comme un garçon.

— Oh ! Si. Les garçons pleurent quelquefois…», commença Annie en jetant un coup d’œil à Mick qui était très pleurnicheur lorsqu’il était plus jeune. Mais Mick donna un coup de coude à sa sœur et la petite fille n’acheva pas s’a phrase.

Claude regarda Annie.

« Les garçons ne pleurent jamais, répéta-t-elle avec obstination. Du moins je n’en ai jamais vu pleurer et j’essaie toujours moi-même de garder les yeux secs. Les larmes, c’est bon pour les gosses et j’ai onze ans. Cependant, la fois dont je vous parle je n’ai pu m’empêcher de hurler lorsqu’il s’est agi de mettre Dagobert à la porte. J’ai pleuré tant et plus et Dagobert aussi a pleuré. »

Les enfants considérèrent Dagobert avec une gravité respectueuse. Ils n’avaient jamais entendu dire qu’un chien pouvait pleurer.

« Tu veux dire… qu’il a versé des larmes véritables ? demanda Annie.

— Non, pas exactement, dit Claude. Il est bien trop courageux pour ça. Mais il a poussé des aboiements pleins de détresse et il avait l’air si malheureux que j’en avais le cœur brisé. Et alors j’ai compris qu’il m’était réellement impossible de renoncer à lui.

— Que s’est-il passé ensuite ?

— Je suis allée trouver Jean-Jacques, un jeune pêcheur de ma connaissance, expliqua Claude, et je lui ai demandé s’il consentirait à prendre Dagobert en pension chez lui en échange de tout l’argent de poche que je recevais. Il a bien voulu et le marché a été conclu. Voilà pourquoi je n’ai jamais un sou à dépenser. Toutes mes ressources passent à l’entretien de Dagobert. Il a un terrible appétit, vous savez… n’est-ce pas, Dago ?

— Ouah ! » répondit Dago en se roulant sur le dos et en agitant frénétiquement les pattes. François lui chatouilla le ventre.

« Comment fais-tu quand tu as envie de bonbons ou de glaces ? » demanda Annie qui dépensait presque tout son argent de poche en friandises.

« Je m’en passe, un point c’est tout », dit Claude.

Un tel héroïsme plongea dans l’admiration les autres enfants qui adoraient les glaces, le chocolat et les bonbons. Tous trois étaient fort gourmands et auraient difficilement accepté de se priver.

« Je suppose que tes camarades de plage s’offrent quelquefois à partager leurs friandises avec toi ? hasarda François.

— Ça leur arrive, mais je refuse toujours, affirma Claude. Du moment que je ne pourrais jamais leur rendre leur politesse, ce serait déloyal d’accepter. »

Au même instant retentit au loin la clochette annonçant le passage du marchand de glaces. François fouilla dans sa poche. Puis il bondit sur ses pieds et se précipita en direction du bonhomme tout en faisant sonner gaiement ses piécettes. Quelques minutes plus tard il était de retour, portant avec précaution quatre cornets au chocolat. Il en donna un à Mick, un à Annie et tendit le troisième à Claude. La petite fille jeta un regard d’envie à l’appétissante friandise, mais secoua héroïquement la tête.

 

« Non, merci, dit-elle. Rappelle-toi ce que je viens de vous confier : je ne peux pas disposer de mon argent de poche pour acheter des glaces, ce qui m’empêchera de jamais vous en offrir. Je ne peux donc rien recevoir. Il est malhonnête d’accepter des cadeaux que l’on ne peut pas rendre.

— Tu peux en accepter de nous, déclara François en essayant de lui fourrer le cornet dans la main. Nous sommes tes cousins.

— Non, merci, répéta Claude. Mais je vous remercie beaucoup pour votre gentillesse. Tu es un chic garçon, François. »

Elle le regardait de ses clairs yeux bleus et François se tortura un moment les méninges en cherchant un moyen de faire céder l’obstinée fillette. Brusquement, il sourit.

« Écoute, lui dit-il. Tu possèdes quelque chose que nous désirons partager avec toi… En fait, il y a beaucoup de choses que nous avons envie de partager avec toi si tu veux bien nous le permettre. Alors, je te propose ceci : tu partages avec nous les choses en question et nous partageons avec toi bonbons et glaces. Qu’en dis-tu ? »

Claude considéra son cousin d’un air surpris.

« Je ne vois pas, dit-elle, ce que je peux avoir que vous désiriez partager avec moi.

— D’abord, tu possèdes un chien, répliqua François en caressant Dagobert. Tu pourrais nous le prêter un peu : nous l’aimons déjà beaucoup. Ensuite, il y a ton île. Ce serait chic si tu nous permettais d’y aller ! Enfin, ton épave… Nous aimerions bien la voir et la partager aussi avec toi. Glaces et bonbons ont bien peu d’attrait comparés à tes richesses… mais nous pourrions, peut-être quand même mettre tout en commun. »

Claude regarda les yeux bruns et francs posés sur elle. Elle ne pouvait s’empêcher d’aimer François. À dire vrai, il n’était pas dans sa nature de partager quoi que ce soit. Fille unique, elle avait toujours vécu seule, assez repliée sur elle-même, peu comprise de son entourage. D’un tempérament fier, un peu farouche même, elle se mettait facilement en colère. Elle n’avait jamais eu de véritables amis.

Dagobert leva la tête et comprit que François offrait quelque chose de bon à Claude. Il bondit et donna un grand coup de langue au sympathique garçon.

« Là, tu vois bien… Dago veut également sa part ! dit François en riant. Il paraît content d’avoir trois nouveaux amis.

— Oui… on le dirait », répondit Claude. Et, cédant soudain, elle prit la glace au chocolat que lui tendait son cousin. « Merci, François. Je partagerai moi aussi avec vous. Mais promettez-moi que vous ne direz jamais à personne à la maison que j’ai gardé Dagobert.

— Bien sûr, nous te le promettons, assura François. Cependant, même si ton père et ta mère étaient au courant, je ne pense pas qu’ils s’opposeraient à ta combinaison du moment que Dagobert ne vit plus sous leur toit. Dis-moi, comment trouves-tu cette glace ? Est-elle bonne ?

— Si elle l’est ! C’est la meilleure que j’aie jamais dégustée ! répondit Claude en léchant son cornet. Elle est délicieusement froide. C’est la première que je mange de l’année. Quel régal ! »

Dagobert faisait des efforts pour essayer de grignoter un bout de la friandise. Claude lui en abandonna quelques miettes. Puis, levant les yeux, elle sourit, à ses cousins.

« Vous êtes gentils tous les trois, déclara-t-elle, et je suis contente en fin de compte que vous soyez venus. Cet après-midi nous prendrons le bateau et nous ramerons jusqu’à l’île pour jeter un coup d’œil à l’épave. Ça vous va ?

— Comment donc ! » s’écrièrent en chœur ses cousins.

Dagobert agita joyeusement la queue. On eût dit que la brave bête comprenait.

 

Club des Cinq 01 Le Club des Cinq et le trésor de l'île
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